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Bonjour à tous
Voici, pour ceux que ça intéresse, le texte de mes deux
interventions dans Le Devoir, concernant l’article du 12 mars 2008 intitulé «Les
moteurs aiment être dopés à l’eau ou à l’hydrogène». Ces interventions
donnent la réplique à des lecteurs qui disent être déçus qu’un journaliste comme
Louis-Gilles Francoeur se soit laissé entraîner dans du «charlatanisme»
scientifique, ce qu’ils trouvent TRISTE. Si vous voulez lire les
commentaires des lecteurs, vous pouvez le faire à
http://www.ledevoir.com/2008/03/12/180054.html
L'heure est grave, ne négligeons aucune
piste!
12 mars
2008
Je voudrais répondre à Madame Élyse Desjardins, dont je comprend
très bien la réaction.
Pour ceux et celles qui ont une bonne connaissance
des moteurs thermiques, le système Gillier-Pantone apparaît comme une hérésie,
et avec raison! Après tout, on utilise bien un radiateur pour refroidir l'air
comprimée par un turbo avant qu'il entre dans le moteur. Pourquoi? Simplement
parce que de l'air plus froid contient plus de molécules d'oxygène pour un même
volume, et on a intérêt à ce qu'il y en ait le plus possible pour augmenter la
puissance des moteurs et/ou réduire la grosseur de ceux-ci. Alors, envoyer de la
vapeur à 400°C dans les pistons ça va à l'encontre du bon sens!
Par
ailleurs, Madame Desjardins a raison en mentionnant que l'injection d'eau dans
les moteurs d'avions de chasse avait pour but principal de leurs permettre de
fonctionner à plus haute puissance sans qu'ils se désagrègent. On a d'ailleurs
utilisé l'injection d'eau dans certaines voitures de course des années 1980,
pour les mêmes raisons. C'est interdit aujourd'hui car les moteurs étaient trop
puissants.
Mais, lorsque des centaines de personnes témoignent qu'elles
ont obtenu des améliorations de consommation avec un système Gillier-Pantone, et
que leurs témoignages sont disponibles sur Internet, alors je me dis qu'il y a
peut-être quelque chose qu'on n'a pas compris et qu'il faudrait vérifier, à tout
le moins. Surtout que l'histoire des sciences et des technologies est remplie
d'exemples d'inventions qui ont été ridiculisées dans un premier temps, et
souvent par des personnages éminents. Il suffit de rappeler l'exemple de l'avion
des frères Wright dont la plupart des scientifiques de l'époque disaient qu'il
était impossible qu'un «plus lourd que l'air» vole. C'est ce qui a fait que la
presse ne s'est même pas dérangé pour aller les voir effectuer leur premier vol
en 1903.
Maintenant, revenons au réacteur Gillier-Pantone et essayons de
voir comment il pourrait bien fonctionner.
L'hydrogène semble une piste
intéressante, car les chercheurs du MIT ont effectivement démontré qu'en en
ajoutant 2% à 3% au mélange air-carburant on pouvait diminuer de façon
importante la consommation de carburant (jusqu'à 30%). Ce n'est pas l'énergie de
l'hydrogène lui même qui diminue la consommation (il y en a trop peu), mais
plutôt le fait que l'hydrogène favorise une meilleure combustion du carburant,
en raison de la plus grande vitesse de propagation de sa flamme. Ceux qui
voudraient en savoir plus à ce sujet peuvent aller voir le site du Pasma Science
and Fusion Center du MIT consacre une page au Plasmatron qu'ils ont développé.
Vous pouvez y télécharger un document pdf d'une conférence donnée en 2004, en
cliquant sur «More about the Plasmatron». Allez à
http://www.psfc.mit.edu/research/plasma_tech/pt_plasmatron.html
Par
ailleurs, les conditions de température et de pression qui règnent dans les
cylindres d'un moteur diesel robuste (T = 2200 °C, P = 70 Bars) sont semblables
à celles qu'on retrouve dans les usines de fabrication de l'hydrogène à partir
des carburants fossiles. De plus, dans ces usines, on utilise la vapeur d'eau
qui réagit avec le monoxyde de carbone (CO) pour donner du CO2 et de l'hydrogène
(H2). C'est la fameuse réaction «water gas shift» bien connue de l'industrie
pétrolière.
Il est donc possible que la vapeur d'eau injectée dans les
cylindres soit décomposée par une réaction semblable. Mais, pour que cette
réaction se produise, il faut fournir de l'énergie, ce que le moteur diesel fait
en comprimant les gaz dans les cylindres. Or, avec un réacteur Gillier-Pantone
l'énergie thermique des molécules d'eau n'est pas uniquement fournie par la
poussée des pistons, mais également par le réchauffement très important de la
vapeur par les gaz d'échappement, qui sortent du moteur à 800°C environ. Par
contre, lorsque l'eau serait décomposée dans les cylindres, elle libérerait
alors toute l'énergie qu'on a fourni pour la décomposer, Y COMPRIS LA CHALEUR
RÉCUPÉRÉE DANS LE TUYAU D'ÉCHAPPEMENT. En fait tout se passerait comme si le
système Gillier-Pantone agissait comme une pompe à chaleur récupérant une partie
de la chaleur normalement perdue dans les gaz d'échappement, pour la redonner
aux pistons qui font tourner le moteur. L'autre possibilité c'est que la
combustion du carburant soit améliorée due à la formation d'une petite quantité
d'hydrogène, comme le Plasmatron du MIT. Peut-être que ce sont les deux
phénomènes simultanément.
Bien sûr, il est important de valider tout ça
par une étude détaillée dans un laboratoire bien équipé où travaillent des
scientifiques compétents. MAIS IL FAUT LE FAIRE, la situation actuelle de la
planète, et le déclin imminent de la production de pétrole, ne nous autorisent
pas à prendre à la légère quelque piste que ce soit, surtout lorsque plusieurs
centaines de fermiers ont transformé leurs tracteurs et en ont constaté les
bienfaits.
En terminant, j'aimerais souligner le COURAGE de Louis-Gilles
Francoeur qui met sa tête sur le billot en publiant un article comme celui
d'aujourd'hui, dans le but de mieux faire connaître au grand jour des faits
qu'on aurait tout intérêt à regarder de plus près.
Pas de la
tristesse, de l'ESPOIR! - Renaître de la
cendre...
13
mars 2008
Ces explications s'adressent particulièrement à monsieur Henri,
qui trouve que l'article de monsieur Francoeur est triste, comme madame
Desjardins l'a exprimé avant lui.
Vous avez parfaitement raison monsieur
Henri, l'eau est la cendre de l'hydrogène qui a brûlé. Il n'y a pas un
scientifique qui va vous contredire la-dessus, et j'en suis un. Par ailleurs, en
brûlant de l'hydrogène on dégage beaucoup d'énergie, comme nous le démontre
chaque lancement de la navette spatiale qui brûle de l'hydrogène liquide avec de
l'oxygène liquide dans ses tuyères, ce qui forme de l'eau, comme
cendre.
Ceci étant dit, il est tout de même curieux de constater que
l'industrie nucléaire, qui planifie sa prochaine génération de réacteurs,
justifie en partie ces futures centrales, dites de génération IV, en mentionnant
qu'ils vont utiliser une cendre, de l'eau, pour fabriquer de l'hydrogène afin de
propulser les voitures. Comment se fait-il qu'ils puissent penser à faire une
chose pareille? Après tout, ils vont dépenser plus d'énergie pour fabriquer
l'hydrogène que l'hydrogène va leur en redonner dans les
voitures!?!
Pourtant c'est très logique, car pour faire renaître
l'hydrogène de sa cendre, l'eau, ils veulent utiliser la chaleur qui serait
normalement perdue par les centrales nucléaires, en décomposant l'eau grâce à
des réactions thermochimiques. Il ne faut pas oublier, en effet, que les deux
tiers de l'énergie de l'Uranium sont perdus en chaleur et qu'un tiers seulement
est transformé en électricité. La fission des atomes d'Uranium chauffe de l'eau
en vapeur qui actionne une turbine à vapeur pour faire fonctionner un générateur
électrique. Et oui, les centrales nucléaires sont en fait des machines à vapeur,
très inefficaces, comme les moteurs thermiques de nos voitures!
Alors, on
a le choix, soit on perd les deux tiers de l'énergie des centrales nucléaires en
chaleur dans l'atmosphère et dans l'eau de la rivière qui la refroidit, soit on
fait renaître l'hydrogène de sa cendre avec cette énergie perdue, afin d'en
faire quelque chose d'utile. Est-ce si insensé de penser de la sorte? Non, bien
sûr, vous en conviendrez.
Maintenant, revenons aux moteurs diesel des
tracteurs. Ces moteurs perdent également en chaleur les deux tiers de l'énergie
de leur carburant, dans les gaz d'échappement et le système de refroidissement
du bloc moteur. Alors, ce que le système Gillier Pantone propose de faire c'est
la même chose que ce que veut faire l'industrie nucléaire, c'est-à-dire
récupérer une partie de la chaleur perdue, dans le tuyau d'échappement, pour
faire renaître l'hydrogène de sa cendre l'eau. C'EST L'UTILISATION D'UNE ÉNERGIE
THERMIQUE NORMALEMENT PERDUE QUI PERMET DE FAIRE ÇA. Pour plus de détails sur le
comment vous pouvez consulter mon intervention précédente, dans laquelle je
donne des pistes.
Il faut bien également mettre les pendules à l'heure en
ce qui concerne l'eau dans le carburant diesel. Il y a présentement plus de
10000 autobus en Europe qui utilisent des nouveaux carburants dits émulsifiés à
l'eau, et qui comportent de 10% à 20% d'eau mélangée avec le diesel,
principalement pour réduire la pollution en améliorant la combustion. On observe
également une diminution de la consommation de carburant diesel de 10% à 15%.
Par exemple, BP a sorti un carburant émulsifié qu'ils ont dénommé Aspira,
contenant 13% d'eau, et ils obtiennent 13% de diminution de consommation du
carburant diesel comme tel. Vous pouvez trouver de l'information sur ce nouveau
carburant en tapant les mots «BP Frontiers 2002 Aspira» dans Google. Il s'agit
d'un article paru dans la revue «Frontiers» du mois d'août 2002 (une revue
publiée par BP).
Au Japon, le professeur Tajima de l'université de
Kanagawa a également développé un carburant diesel émulsifié à l'eau et ils
obtiennent des réductions de consommation de 10% à 15%. Voir l'article dans
«Green Car Congress» à l'adresse
http://www.greencarcongress.com/2006/10/kanagawa_univer.html
Toutefois,
n'oublions pas que ces carburants émulsifiés n'ont pas été réchauffés par les
gaz d'échappement pour y récupérer de l'énergie thermique avant d'entrer dans le
moteur, ce que fait un réacteur Gillier-Pantone. Alors, que les agriculteurs
français prétendent diminuer leur consommation de diesel de 20% à 40%, ÇA NE ME
SEMBLE PAS SI TRISTE QUE ÇA!
D'ailleurs, il n'y a pas que les
agriculteurs qui ont du succès avec le système de dopage à la vapeur d'eau à la
Giller-Pantone. De jeunes ingénieurs ont converti une fourgonnette diesel
municipale de la ville de Vitry-sur-Orne, en France, et le maire de la ville est
très content de constater une économie de carburant de 36%, et 80% moins de
particules de carbone. Voir son témoignage sur le film de Daily Motion à
l'adresse suivante
http://www.dailymotion.com/relevance/search/eau%2Bvitry/video/x4a3sp_vitry-voiture-a-eau-a-la-mairie_fun
Pour
ce qui est de la légende urbaine d'une collusion entre les fabricants
d'automobiles et les pétrolières, les faits nous démontrent qu'elle n'est
malheureusement pas fictive. Edwin Black a fait une enquête approfondie sur
cette thématique et il donne les résultats dans son livre «Internal Combustion»
(St. Martin's Press, 2006). On y apprend que GM, Standard Oil et Firestone
avaient formé dans les années 1930 la compagnie «National City Line», qui
achetait les compagnies de transport en commun des villes états-uniennes, et
démantelait aussitôt les tramways électriques, pour les remplacer par des
autobus GM, utilisant du pétrole Standard Oil et des pneus Firestone. On y
apprend également qu'un procès a été intenté contre National City Line en 1947
et qu'ils ont été déclarés coupables de conspiration, en 1949, pour avoir voulu
prendre le monopole du transport en commun afin d'utiliser leurs propres
pétrole, pneus et autobus. Après avoir fait des millions de dollars en profit,
ils ont écopé d'une amende de 5000$! Plus près de nous, dans le film «Who Killed
the Electric Car», de Chris Paine (2006), on apprend que les compagnies
pétrolières ont contribué financièrement à dénigrer les automobiles électriques
dans les médias (annonces pleine page) alors que les compagnies d'automobile
payaient d'importantes sommes en avocats pour faire cesser l'obligation de
produire des autos électriques en Californie. Ce ne sont pas là des légendes
urbaines, c'est malheureusement la dure réalité. Comme on dit, un homme averti
en vaut deux!
En terminant, je félicite encore une fois M. Francoeur de
son courage en se mettant la tête sur le billot avec son article. J'admire
également sa détermination à ne pas parler la langue de bois «politically
correct». NON Monsieur Francoeur votre article ne suscite pas de la tristesse
mais de l'ESPOIR.
On n'a plus de temps à perdre, les enjeux sont trop
importants. Il faut passer à l'action et changer les paradigmes INTELLIGEMMENT
et RAPIDEMENT! Moi-même, en tant que physicien, je met également ma tête sur le
billot, et de plus en plus de gens vont le faire...
Cordialement
Pierre Langlois,
Ph.D. physicien : consultant / auteur tél: (418)
875-0380
***VOIR AU-DELÀ DES APPARENCES, GARDER L’ESPRIT OUVERT ET AGIR !
***Plus on s’informe et plus on en parle, plus ces inventions seront désirées et produites.
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