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L'hydrogène ne conduit nulle part,
réveillons-nous!
Bonjour
à tous
Je ne sais pas si vous avez remarqué, dernièrement les sites de
news sur les transports sont inondés d’annonces pour tenter de mettre en valeur
l’avenir de l’hydrogène, probablement parce que les promoteurs commencent à
sentir la soupe chaude. Quoiqu’il en soit, je vous résume dans ce courriel les
raisons pour lesquelles l’hydrogène n’a pas d’avenir dans les transports. C’est
pourtant si ÉVIDENT!
Les voitures à pile à combustible utilisant
l’hydrogène sont belles, elles fonctionnent et sont sur les routes (ci-dessous
la FCX de Honda). MAIS
L’hydrogène ne conduit nulle part,
réveillons-nous!
L’hydrogène
nous a été présenté depuis le milieu des années 1990 comme la solution miracle
aux problèmes de pollution causés par les véhicules automobiles. Seule de la
vapeur d’eau sort du tuyau d’échappement!
Mais l’hydrogène n’est pas
aussi bénéfique qu’on le dit. Plusieurs experts ont
démontré que l’économie hydrogène n’était pas viable, et qu’on s’éloignait du
développement durable en prenant cette filière. Les principales raisons
sont :
- si on produit l’hydrogène à partir des carburants
fossiles (96 % de l’hydrogène est produit de cette manière) et qu’on tient
compte de toutes les pertes reliées à la compression et la distribution de
l’hydrogène, on émet autant de CO2 qu’une bonne voiture hybride à essence, sauf
qu’on ne l’émet pas au lieu d’utilisation
- si on
produit l’hydrogène par électrolyse de l’eau, les véhicules à pile à combustible
(PAC) consomment alors 3 fois plus d’électricité que des véhicules électriques à
batterie ou des véhicules hybrides rechargeables, dû au cumul des
pertes dans tous les procédés (transformation de l’énergie électrique en
hydrogène par l’électrolyse, compression de l’hydrogène, distribution (10 à 15
fois plus de camions que pour l’essence), compression dans le réservoir du
véhicule, transformation de l’hydrogène en électricité avec la PAC du
véhicule)
- les centaines de milliards de dollars
qu’il faudrait investir pour mettre en place un réseau de distribution de
l’hydrogène, alors qu’il suffit de brancher des véhicules hybrides
rechargeables dans un réseau déjà existant
- faire le plein d’hydrogène
coûterait au moins 5 fois plus cher que faire le plein d’électricité, et il en
coûte en 2008 environ 15 à 20 fois plus cher
- la
difficulté de produire le platine, nécessaire à la fabrication des PAC, en
quantité suffisante et son prix très élevé qui ne cesse de grimper,
sans compter que 80% des réserves mondiales de ce métal rare se retrouvent dans
un seul pays, l’Afrique du Sud, ce qui fragilise beaucoup l’approvisionnement
mondial
- la technologie n’est pas encore suffisamment fiable (durée de
vie des PAC = 2000 heures) et le prix des voitures avoisine les 700 000 à 800
000 dollars, ce qui implique un retard de 10 à 15 ans des
véhicules à PAC sur les véhicules électriques hybrides rechargeables, avec aucun
avantage significatif, au contraire (difficulté d’approvisionnement, prix élevé,
caractère explosif de l’hydrogène), rendant une pénétration du marché très
improbable en 2020, alors qu’il y aura des dizaines de millions de
véhicules hybrides branchables sur les routes
- l’impossibilité d’avoir
un réseau de distribution de l’hydrogène aussi étendu et flexible que le réseau
de distribution de l’électricité, avec la possibilité d’échanger de
l’électricité dans les deux sens (V2G) de façon efficace et sécuritaire, pour
appuyer le réseau électrique à l’heure de pointe.
La question qu’il faut
se poser c’est à qui profite l’hydrogène? Certainement pas aux consommateurs!
Qui va vouloir payer son «carburant» minimum 5 fois plus
cher, chercher constamment les rares stations services qui en détiennent,
construire 3 fois plus de centrales électriques pour fabriquer proprement
l’hydrogène que le nombre requis pour recharger les batteries de nos véhicules
hybrides branchables? Qui? Non l’hydrogène ne profitera pas aux
consommateurs, mais il va profiter ÉNORMÉMENT aux compagnies pétrolières et
gazières qui vont être ravies de nous en vendre. Car, il ne faut pas se leurrer,
l’hydrogène fait par électrolyse coûte beaucoup plus cher que celui fait à
partir des carburants fossiles, et c’est ce dernier qui prévaudrait pendant un
bon moment.
Par ailleurs, pour ceux qui sont RÉELLEMENT préoccupés par
le développement durable, il ne faut pas oublier qu’il
est synonyme d’efficacité énergétique. Or est-ce que consommer trois fois plus
d’énergie pour faire la même chose peut être considéré comme du développement
durable?
Je suis loin d’être le seul à penser de la sorte, et
de plus en plus de scientifiques s’indignent de cette soi-disant «économie
hydrogène». Nous sommes rendus à une étape de notre
civilisation où les gens doivent voir au delà des apparences et prendre en main
leur avenir. On ne peut plus continuer à céder notre pouvoir de penser et de
décider à des intérêts financiers qui se font un plaisir de le faire à notre
place, en nous endormant de propagande.
D’ailleurs, la vapeur
est en train de se renverser, car nous n’avons plus le temps d’attendre après
une solution lointaine. Notre approvisionnement en pétrole est sérieusement
menacé dans les 10 prochaines années (le prix qui grimpe en flèche en fait foi),
et ça devient une question de sécurité nationale.
Les multiples
prototypes de voitures hybrides branchables présentés en 2007, et les
déclarations percutantes de plusieurs joueurs de premier plan démontrent bien le
changement de cap qui s’opère présentement. Bill Reinert, le directeur des
Technologies avancées de Toyota USA, et Bob Lutz, un vice-président de GM, ont
tous deux déclaré, respectivement en 2006 et 2007, que la commercialisation des
voitures à PAC était loin dans le futur, et Lutz que GM se concentrait sur les
véhicules hybrides branchables. Jochen Schmalholz, le directeur des technologies
propres chez BMW, a déclaré en janvier 2008 qu’il ne voit pas les voitures à
hydrogène en nombre significatif sur la route avant 2025, et que le plus gros
obstacle demeure la distribution de l’hydrogène. Par ailleurs, James Woolsey,
l’ex-directeur de la CIA, sous l’Administration Clinton, et le Dr Jurgen
Leohold, directeur de la recherche chez Volkswagen ont tous deux déclaré, en
2007, que les véhicules à PAC NE CONSTITUENT PAS une solution pour les futurs
groupes de traction. Leurs convictions mutuelles, ainsi que la mienne, vont dans
le sens des véhicules hybrides branchables et des biocarburants de deuxième
génération, en petite quantité. Finalement, même le
président des États-Unis, Georges W. Bush, dont les intérêts avec le monde
pétrolier sont bien connus, a déclaré en mars 2008 que l’hydrogène était une
opportunité à long terme, et qu’il fallait présentement développer rapidement
des voitures hybrides branchables. Pour ceux qui auraient manqué le
discours de James Woolsey (l’ex directeur de la CIA), du 26 mars 2008, je vous
recommande fortement de l’écouter à http://www.youtube.com/watch?v=NtdMr3WIGQw&eurl
. Il est plus que temps de tourner la page de la « dépense hydrogène »
pour mettre en place rapidement une véritable « économie de
l’électron ».
Pierre Langlois,
Ph.D. physicien : consultant / auteur tél: (418)
875-0380
***VOIR AU-DELÀ DES APPARENCES, GARDER L’ESPRIT OUVERT ET AGIR !
***Plus on s’informe et plus on en parle, plus ces inventions seront désirées et produites.
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